1944 La Libération Imprimer
Lundi, 16 Août 2010 10:07

L'Harmonie fête la Libération

"Lorsque le 3septembre, les fusiller marins français firent leur entrée à Trévoux, les musiciens de l'Harmonie n'eurent pas besoin d'être convoqués par lettre recommandée pour exécuter une "formidable" Marseillaise en l'honneur de nos soldats et de cette journée mémorable. Le Lendemain on parlait encore du défilé qui s"improvisa après la cérémonie à la Mairie et au cours duquel certains "anciens" retrouvèrent les lèvres pour jouer et même improviser un copieux répertoire.

Au bal qui eut lieu le samedi 4 septembre, le "Jazz Si bemol" se produisit à la grande joie des trévoltiens, mais tous les sociétaires étaient également réunis dimanche 15 octobre pour se rendre à Lapeyrouse où notre généreux Président d'Honneur M. Henry Merle nous offrait à déjeuner. Sur le coup des 5 heures, la parole est donnée aux chanteurs après une cordiale allocution de Gabirel Mazuir qui remercie Monsieur Merle et exprime la reconnaissance de la Société de pouvoir célébrer la libération de façon si agréable. A son tour, Prosper Roche prend la parole. Il retrace brièvement la vie de l'Harmonie après le début de la guerre, en insistant sur le fait que malgré bien des difficultés, nous avons "tenu le coup", maintenu le bon esprit de camaraderie, "l'esprit de famille musicale" et préparé l'avenir meilleur où nous pourrons faire de la musique le cœur plus léger.

Mais les jeunes ont la "bougeotte", les moins jeunes se sentent aussi des fourmis dans les jambes, et le Moulin à Vent aidant, les anciens proposent de faire un défilé aux lanternes. On a vite trouvé une lanterne (absolument nécessaire car on ne connaît pas l'itinéraire) et bientôt retentissent les fameux "désaccord" d'un bruyant pot-pourri. La population lapeyrousienne se "masse" sur le parcours qui va de l'hôtel à la place et c'est sur cette distance de 100m que le joyeux cortège passe et repasse plusieurs fois. Cela nous change des défilés et retraites dans les rue en pente de notre vieux Trévoux.

Tout ce bruit a attiré quelques belle filles et comme de juste, elles veulent danser. C'est ce qu'attendait le "Jazz" pour entrer en action. Malgré la défaillance des saxos altos et des trompettes, il y eu du rythme et il y eu du "swing" sous la haute direction de notre chef qui ayant perdu sa pédale se consola sur le trombone de Gaby Mazuir qui nous épata en jouant de la flûte, tandis que le porte-bannière jouait de la basse pour accompagner Marcel Mazuir qui faisait le chant principal au jazzo-flute. il est vrai que pour se faire pardonner cet outrage à Ste Cécile, Prosper termina par un solo de clarinette digne de sa réputation.

Cette joyeuse journée se termina donc fort bien et nous étions de retour à Trévoux à 21 heures, où, après quelques "flonsflons" pour signaler leur présence aux épouses éplorées, certains "toujours jeunes" firent encore une petite tournée chez les copains qui se clôtura assez tard par une partir de "toboggan" dans les marches de la Terrasse (n'est-ce pas M. le chef)"